Après la journée d’hier relativement monotone, la première claque. La vraie! Nous allons traverser Death Valley, la Vallée de la Mort!
Etant prévenus de la chose (c’est le deuxième endroit le + chaud du monde, détails ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Death_Valley_(d%C3%A9sert) ), et n’étant pas totalement inconscients, nous avons décidé de partir à la fraîche, très tôt le matin. Donc lever à 4h30, chargement de la moto, et Go!
On part avec le plein d’eau (il faut boire 4 litres par jour pour survivre dans cet endroit), et avec le plein de carburant ras le réservoir, car évidemment hors de question de tomber en panne dans cet endroit.
Le soleil commence déjà à poindre, il est seulement 4h30…
Départ discret du parking, si tant est qu’une Harley puisse être discrète.
Seul le vrombissement du gros bicylindre brise le silence du désert, nous sommes seuls, et à priori pour un bon bout de temps.
Et là… Désolés, mais aucune photo ne pourra rendre les couleurs, et l’ambiance, surtout au lever du soleil, les couleurs sont juste fabuleuses.
Ambiance sur la route. Sur les 150 kilomètres parcourus pour traverser la vallée d’Est en Ouest, nous avons croisé seulement trois voitures (et un vélo!)
Nous trouvons la borne péage, que nous avions cherché hier soir. Elle était en fait beaucoup plus loin. L’entrée dans chaque Parc National est payante, mais ça reste modique. Il y a aussi un tarif moto, encore meilleur marché! Même s’il n’y a absolument personne à des kilomètres à la ronde, et qu’il est peut probable qu’on soit contrôlés si tôt le matin, nous jouons le jeu et payons, pour obtenir ensuite un ticket nous autorisant à accéder à la vallée.
Le parking ou se trouve la borne est surchargé, comme on peut le constater
Il faut ensuite choisir sa route. Pour s’orienter aux États-Unis, c’est très simple. Il y a la route, et la direction. Nord, Sud, Ouest, Est. Évidemment, il faut savoir dans quelle direction on va. Pour nous, c’est vers l’Ouest. A noter que nous sommes maintenant en Californie.
Puis la route descends progressivement, et nous passons de 1300 mètres d’altitude à -85 mètres, la Vallée de la Mort est située sous le niveau de la mer.
Tout en bas, c’est le désert, avec ses dunes de sable. Et surtout, un silence…
On entends seulement le tic tic métallique du moteur qui refroidit. Ambiance… Bien qu’il soit encore très tôt, il fait déjà presque 30°C. Surprenant avant le lever du soleil. Mais après la canicule de Las Vegas, il fait presque frais.
Il est environ 6h du matin au moment des photos. Le soleil se lève très tôt, à 5h15/5h30. Mais on sent déjà la température monter progressivement. On ne tarde pas trop, on arrive à Stovepipes Wells, un des rares villages de la vallée. On se demande qui a pu avoir l’idée de venir vivre dans cette fournaise.
On repasse le niveau de la mer.
Il y a un paramètre à prendre en compte dans ces contrées, c’est l’autonomie… Car forcément, il n’y a pas de stations service, et pas de supermarché tous les 10km…
Il y a DEUX stations pour toutes la Death Valley, que nous avions repéré avant sur Internet. Moment de solitude à la 1ère, fermée…
Heureusement, le réservoir est encore à la 1/2, mais visiblement sur la Harley, la jauge est peu fiable: elle ne bouge pas au début, et passé la 1/2, elle tombe à vue d’œil. Mais d’après le compteur journalier, on a encore largement de quoi faire… Direction la 2ème station, de l’autre côté de la vallée.
Dans les montées, il y a des panneaux indiquant aux voitures de couper la clim, pour ne pas forcer sur le moteur et risquer une casse…
On ne tire pas trop sur le moteur pour éviter de trop consommer, car nous sommes descendus dans la vallée, donc il faut remonter…
On arrive à la deuxième station qui ouvre tout juste, pile à 7h. On refait le plein par précaution, même si avec le recul nous avions tort de stresser, le réservoir est encore bien rempli.
Vu que le gars tient la SEULE station service à des dizaines de kilomètres à la ronde, il se fait plaisir, nous avons donc eu l’honneur de faire le plein dans la station la plus chère des USA, à 5,72$ le gallon. Alors là dessus c’est assez pénible, car les Américains ne connaissent pas le litre. Mais relativisons: 1 gallon représente 3,8L, et 5,72$, c’est 3,42€. Donc dans la station la plus chère du pays, nous avons payé 0,90€/L…
Et nous croisons finalement le panneau indiquant la sortie de Death Valley. Mission accomplie, et léger soulagement quand même.
Finalement nous avions peur pour cette étape, envisageant de l’annuler et de contourner en cas d’alerte chaleur et si nous n’avions pas pu partir tôt, mais c’est passé comme une lettre à la Poste.
Gros coup de cœur, il faut y revenir, mais avec un véhicule un poil tout terrain, car il y a des circuits sur piste.
Plus de 50°c à l’ombre (Et il n’y a pas d’ombre), figurez vous que chaque année en Juillet, se déroule le…marathon de Death Valley. Des volontaires?
La légende veut aussi qu’en pleine journée, on peut cuire un œuf sur le capot d’une voiture. On testera une fois prochaine.
Encore un peu de route pour rejoindre la civilisation
On aperçoit ici à l’horizon un lac salé.
C’est enfin la sortir du désert, au moment de rejoindre une grande route.
Vu que nous sommes partis très tôt de l’hôtel, nous n’avons pas pris le temps de déjeuner, donc une fois sortis de Death Valley, arrêt dans un café/restaurant comme il y en a partout au bord des routes, pour un premier petit déjeuner à l’Américaine: 2 énooooormes pancakes chacun, œufs, bacon, servi avec force sirop d’érable. Économique, puisqu’avec ça, on ne mange pas le midi (véridique).
C’est aussi l’occasion de découvrir que le café est à volonté, après avoir remarqué que la serveuse venait remplir ma tasse à chaque fois que j’en avais bu la moitié…
La route change ensuite du tout au tout. Après avoir été dans un environnement désertique, nous entrons dans un décor largement plus montagnard.
Nous entrons dans la Sierra Nevada, royaume des loisirs de de la vie en plein air. Les Américains faisant tout dans la démesure, ils ont forcément des camping-car énormes, qui nécessiteraient surement le permis autobus pour conduire ça chez nous…
Ou des caravanes taille XXL qu’ils attachent à des pickups
Nous en profitons pour accrocher un signe distinctif à la moto.
Non, la voiture ne colle pas le camping car… Elle est en fait accrochée derrière, et se fait tracter comme une remorque.
Le paysage devient franchement Alpin, on se croirait parfois en Savoie, si on fait abstraction de la largeur de la route.
Arrivée à notre hôtel pour ce soir, le Innsbruck Lodge. http://www.innsbrucklodge.com/
Comme son nom le laissait supposer, il est tenu par un couple d’origine Autrichienne, qui parlent Anglais avec un accent à couper au couteau.
Surprise en arrivant, une autre Electra Glide est garée devant, et nous reconnaissons immédiatement le couple de Français rencontrés hier à Beatty. Le monde est petit!
Nous sommes dans la station de ski de Mammoth Lake, ou il doit faire bon vivre.
On dit bonjour à Enzo, le chien des propriétaires.
Le chalet est vraiment très agréable, très cossu.
Le temps de poser nos affaires, et on va visiter le village à pied. Drôle d’impression d’être en vacances au ski, alors que le matin même nous étions dans un désert aride.
Aux USA, même les pommes de pin sont XXL!
Il y avait encore de la neige il y a peu (et nous sommes mi Juin)
Miam!
Le drapeau de la Californie flotte sur de nombreux bâtiments.
Retour au Lodge, et c’est cette fois un groupe de Suisses qui sont arrivés, toujours en moto.
Nous apprécions beaucoup ces rencontres furtives entre voyageurs, c’est l’occasion d’échanger bons plans et infos. Après un petit tour sur internet, la bonne nouvelle tombe: du jour, La Tioga Pass que nous devions prendre demain vient d’ouvrir! Elle était fermée…pour cause de neige. Elle passe à 3200m d’altitude, ceci explique cela). Ça contrariait un peu nos plans, car nous aurions du la contourner par le Nord, ce qui aurait fait un détour de plus de 200 kilomètres. Mais là, aucun souci, nous pourrons passer par cette route, supposée être l’une des plus belles du pays, et entrer par la grande porte dans le parc Nationale de Yosemite.
Le trajet du jour