Le réveil est tranquille aujourd’hui, et l’ambiance au beau fixe. Nous savons que la route de la Tioga est ouverte, donc l’étape ne fera que 120 kilomètres, la plus courte de tout le voyage.
Chargement de la moto:

C’est l’occasion de vous faire partager la séance de rangement des bagages, et d’horrifier la plupart de nos collègues féminines qui ne peuvent pas partir en vacances sans emmener la totalité de leur garde-robe.
Une valise latérale pour le sac avec les affaires de Valou:

Et l’autre valise pour moi

Et les bagages communs dans le Top-Case. En vrac, on y trouve la carte routière de l’Ouest des États-Unis, le notebook pour surfer sur Internet, la trousse de toilettes, un sac à dos avec poche à eau pour les randonnées, chacun un sac bandouillère, des chaussures légères style tongs/sandales pour le soir, le guide Lonely Planet. Ainsi qu’un antivol fourni par le loueur, mais qui est assez léger pour une moto à 25000$… Même nos antivols de vélos à la maison sont plus costauds.

Voilà les affaires avec lesquelles on peut partir 3 semaines en voyage à moto. Pas besoin de plus.
Arrêt petit-déjeuner dans une boulangerie de Mammoth Lake. Preuve que l’on peut trouver de bonnes choses aux États-Unis.

Jus d’orange (frais!), café, chocolat chaud, viennoiseries, on se croirait en France

Le planning étant peu chargé pour aujourd’hui, nous décidons de faire un crochet pour aller voir les « Twin Lakes ».

De grosses boites métalliques attirent notre attention

Il s’agit en fait de coffres servant à stocker la nourriture pour les campeurs, car les ours sont très nombreux dans la région, et n’hésitent pas à fouiller les affaires. On dénombre ainsi chaque année une cinquantaines de voitures abîmées, car les ours n’hésitent pas à arracher les portes avec leurs grosses pattes pour voler la nourriture laissée à l’intérieur. Fichtre!

Nous passons dans une espèce de camps de vacances, constitué de chalets en bois. La neige est encore très abondante sur les bas-côtés, nous sommes pourtant le 19 Juin…

Le coin est très apprécié des amateurs de nature, tout est très bien aménagé, notez cette piste cyclable qui plairait bien à notre ami Xave!

Pour le choix du véhicule, les locaux adoptent le pickup, énorme de préférence

Et encore, celui-ci fait partie des petits modèles…

Nous taillons ensuite la route vers Lee Vining, dernier point de ravitaillement possible avant le parc de Yosemite.

On aperçoit de loin Mono Lake

Même si le réservoir est encore bien rempli, on refait le plein à ras bord. La Tioga Pass monte beaucoup, et il n’y a plus de station service avant d’être arrivé de l’autre côté.

On bifurque ensuite vers Yosemite Park, par la route 120, alias « Tioga Road« . Un panneau indique à l’entrée « Open« , tout va bien!

Le revêtement est magnifique, la route est presque déserte, un grand moment de moto!

Ca monte pas mal, on s’arrête pour mettre une veste polaire sous le blouson, ça rafraîchit un peu…

Logique: un panneau indique qu’on passe les 9000 pieds d’altitude, soit 2700 mètres. La moto ne bronche pas. Avec la GSXF à carburateurs, j’aurais surement été moins à la fête.

Même si l’étape est courte, elle prends énormément de temps. C’est tellement beau qu’on a envie de s’arrêter tous les cinquante mètres pour faire des photos…

On voit même des traces d’avalanches récentes

Cette photo est réalisée sans trucages

Nous nous arrêtons à côté d’un lac encore gelé.

Quand nous disions que la route était encore enneigée il y a peu…

Nous enroulons les virages dans le bonheur le plus total, lorsque tout à coup, nous nous retrouvons…dans un bouchon. Un bouchon? Ici?!?

Il s’agit en fait du guichet de l’entrée du parc, on fait la queue pour entrer.

In biker dans le plus pur style US, cuir, barbe, tatouages et bandana, nous aborde en nous félicitant pour la Harley, car c’est le modèle [i]96 cubic inches[/i]. La conversation est relativement difficile quand même, car il a un accent à couper au couteau. Avec mon gabarit, je n’ose pas trop le vexer en lui demandant de répéter plusieurs fois 🙂

Altitude 9945 ft, soit 3000 mètres.

Mission accomplie, nous sommes dans le parc du Yosemite. La route redescends progressivement. On serait tenté d’accélérer le rythme, mais la route est limitée à 45mph, soit environ 70km/h. Ça permets de profiter du paysage et d’éviter les accidents, puisque la vie sauvage est foisonnante dans le secteur, et on dénombre chaque année des accidents impliquant des véhicules qui percutent des animaux. Même s’ils se tiennent généralement à l’écart de la route, potentiellement, on peut se retrouver à n’importe quel instant face à face avec un ours ou un cerf.

En continuant de descendre, le décor change un peu.

Parfois, je me dis qu’il faudrait peut-être envoyer quelques photos à Harley-Davidson pour leurs plaquettes publicitaires!

D’autres se font aussi plaisir, mais sur quatre roues.

On a testé pour vous, l’eau est cristalline, mais très fraîche

On a failli ici connaitre un GROS moment de solitude: je pose mes affaires pour m’approcher du torrent et faire quelques photos, lorsque j’entends Valou qui crie « TON CASQUE!!!! ». Je me retourne, et je vois le casque qui roule en direction du torrent! Je cours, et je le rattrape in-extremis avant qu’il ne tombe dans l’eau…

Les Rangers veillent sur le parc. Ils font à la fois office de policiers et de guides touristiques.

Pour arriver enfin en bas, au village. Surprise, la circulation est très chargée, c’est assez difficile de trouver une place pour se garer. Le parc vient juste d’ouvrir, c’est la ruée. Sans compter qu’en plus c’est Dimanche.

On aperçoit les célèbres chutes de Yosemite, les sixièmes plus hautes chutes d’Amérique du Nord, et vingtièmes au classement mondial. Elles tombent tout de même de 740 mètres. Nous sommes pile à la bonne période, elles sont alimentées par la fonte des glacent et le débit est très fort. Nous avons vu des photos prises par des visiteurs en Septembre, elles étaient quasiment à sec.

C’est le paradis des randonneurs. Tout est aménagée, avec des sentiers, des passerelles…

Le Half-Dome, un autre symbole du parc.

Une reproduction du site des chutes indique les sentiers.

Il manque le son: on entends les chutes de très loin, et le grondement est ASSOURDISSANT!

Une passerelle permets de passer de l’autre côté du torrent, il faut soit courir, soit longer la rambarde du côté opposé, car ça mouille!

Nous croisons des visiteurs trempés jusqu’aux os qui ont voulu faire les malins en s’approchant de trop près 🙂
C’est plus paisible de l’autre côté.

Ça semble être une tradition: faire un petit tas de rochers pour marquer son passage.

Un des nombreux habitants du parc.

Quoiqu’on en dise, les Américains peuvent être très écolos. Des navettes à moteur hybride transportent gratuitement les visiteurs dans tout le parc.

Au moment de repartir, on ne peut pas s’empêcher de se retourner encore une fois pour contempler ces chutes.

Direction ensuite le Yosemite Cedar Lodge. http://www.yosemiteresorts.us/yosemite-cedar-lodge.htm

Il était assez décrié sur les forums Internet, mais nous n’avons pas compris pourquoi. Propre, confortable, à quelques minutes du parc…Rien à redire. Et le décor est splendide.

Ils sont très branchés ours dans le coin

Une rivière passe au pied du Lodge

Je goûte une bière Américaine, la première depuis notre arrivée. C’est une Bud, assez légère, mais qui descends toute seule après une bonne journée de roulage comme aujourd’hui. Celle là est pour Sergio. A toi mon poto!

Concernant la nourriture, on s’en sort en faisant les courses chaque jour dans les grocery, sortes d’épiceries magasins généralistes. On y trouve aussi bien du matériel de camping et de pèche, que de la nourriture. Pour le moment, à part une fois à Las Vegas, nous ne sommes pas encore allés au restaurant.
Au menu ce soir, salade vertes et coupettes de fruits en morceaux, ça fait du bien un peu de fraîcheur.

On peut trouver plus moche comme cadre pour dîner!

Surprise dans la chambre, nous avons DEUX lits, deux queen-size. Tant pis pour l’aspect tue-l’amour, on en prends chacun un! Quel luxe et quel confort!

Une étape magnifique, avec le passage de la Tioga, que j’ai décidé d’élire plus belle route du monde. Après la D940 entre Calais et Boulogne sur Mer quand même 🙂

Le trajet du jour