Le lendemain matin, nous somme réveillés par des bruits de klaxon (…) Le proprio débarque dans une superbe Fiat 500, et fait la tournée des emplacement en offrant le café. Finalement il est assez sympa, et après -paradoxalement- une bonne nuit, je suis moins sur la défensive. Nous terminons à table avec le proprio, sa femme, et le couple d’Espagnols, en photo avec nous
Seul « souci », le proprio est intarissable, et il nous raconte toute sa vie en détail, devant l’air horrifié de l’Espagnole qui regarde sa montre car ils doivent partir pour la Finlande et qu’ils ont 600km à faire dans la journée 🙂 Et il nous tient la jambe pendant 1h30… C’est en fait un entrepreneur qui a monté une boulangerie industrielle (qu’il nous a fait visiter…), un resto (qu’il nous a fait visiter…), il a une superbe maison (qu’il nous a fait visiter…), en gros, il a réussi, et en est fier. Le camping est à ses balbutiements, ce n’est pas son métier (on s’en doutait un peu…) et en discutant avec les Espagnols, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était content de voir des « latins », les Scandinaves étant surement moins réceptifs à ces démonstrations d’amitié. Avant de partir, il nous offre même du pain (super bon), et on part sans savoir si on a aimé ou si on a détesté ce camping…
Le camping en lui même est miteux, mais l’accueil est incroyable. Ce n’est pas notre tasse de thé, étant d’un naturel plutôt réservés. En reprenant la route, nous passerons devant que le camping que nous cherchions hier soir, et qui finalement n’était qu’à 15 minutes de route un peu plus au Nord…
Peu de photos aujourd’hui, puisque nous n’avons pas vu recharger totalement l’appareil, tout au mieux quelques minutes en utilisant la prise du lavabo des sanitaires.
Nous longeons donc la côte, avec des noms de patelins qui se se terminent en a: Umea, Burea, Skelleftea, Pieta, Lulea…
L’église de Skelleftea
Puis visite de villages de pêcheurs, et de l’ancien village de Gammelstad, juste à côté de Lulea.
C’est un ancien village de pèlerins, mais qui est encore utilisé de nos jours. C’est un ensemble de petites maisons Scandinaves.
Nous reparlerons Français pour la première fois: en tenant la porte à une dame, elle nous dit « Merci ». Nous la regardons, interloqués, du coup elle nous regarde aussi… Après un timide « Euh…vous êtes Français? », nous sympathiserons et discuterons un peu: c’est un couple de jeunes retraités qui voyagent au gré du vent dans un Toyota Rav4 aménagé. Là, ils se dirigeaient vers la Finlande, puis la Russie. Ils nous ont dit avoir croisé un couple de motards le matin même, qui arrivaient par la route de …Corée du Sud.
Pour le moment, nous sommes en avance sur le planning prévisionnel. Ces deux derniers jours, vu que la météo était bonne et que ça roulait bien, nous avons cumulé à peu près une demi-journée d’avance, ce qui nous permets de prendre notre temps. Un arrêt est prévu demain normalement au musée de la culture Sami, donc chaque minute gagnée aujourd’hui sera une minute en plus dans le musée. On décide alors d’avancer, et on repart vers l’intérieur des terres, direction la Laponie!
Au moment de cette réflexion, nous sommes à côté de Lulea, et l’étape du soir était prévue à Boden. Toutefois, vu qu’il fait beau et qu’il est encore assez tôt, nous passons la ville et continuons sur la Route 97 (cf carte)
Ce que nous n’avions pas forcément prévu, c’est d’entrer dans un no-man’s land vert, ou les villages, et les campings, se font plutôt rares. Entre les villes, c’est simple, il n’y a rien. Mis à part des arbres. Heureusement, la moto a une bonne autonomie, je peux faire 300 kilomètres avant de passer la réserve (ce qui signifie qu’il reste 5 litres à ce moment là), ce qui nous donne une autonomie théorique de 400 kilomètres en se basant sur une consommation de 5L/100, avec un réservoir de 20L.
Nous continuons la route, et on arrive à Harads. Il y un joli camping, mais vu qu’il est encore assez tôt -à peine 17h30-, nous décidons de continuer. Mais là, le souci est que plus on avance, moins on voit de maisons, et encore moins de campings… On vise le camping suivant, coup de bol, il y en a un juste après. En y arrivant (par une route non goudronnée, et oui, on a même fait de la piste! 🙂 ), la réception est fermée, il y a juste quelques campings cars, mais avec personne, limite le camping fantôme… Ils ne sont pas tous en train de dormir?!? Seul un mec, qui fait du feu, nous regarde, mais rien de plus…
Ce camping ne m’inspire pas, nous n’insistons pas, et on continue.
L’heure tourne, la fatigue et la faim commencent à se faire sentir, et nous devenons d’un coup pressés d’arriver. Encore 50 kilomètres de désert forestier, et on arrive enfin à une ville assez importante (dans le sens ou il y a une station service…), à Vuollerim.
Un panneau camping nous accueille à l’entrée, génial, on le suit. On s’avance un peu dans une route, et on arrive sur le parking d’un grand hôtel, le genre un peu désuet, qui a du être luxueux, mais en 1930 🙂 Il s’y dégage une atmosphère digne d’un Stephen King, vraiment l’hôtel perdu en bord de foret.
Mais pas de traces d’un camping. Valou va donc demander à la réception, il s’avère que le camping est en fait devant l’hôtel, et qu’on peut utiliser leurs infrastructures sanitaires. C’est 150SEK pour camper, et 400SEK pour une chambre. Nous restons longuement à discuter devant l’hôtel, avec la carte routière sous les yeux. Nous sommes fatigués, mais nous n’avons pas spécialement envie de camper sur la pelouse devant un hôtel. On discute tellement longtemps que la réceptionniste revient nous voir, en bonne commerciale pour tenter de nous persuader de rester là 🙂
Elle nous annonce qu’on peut camper, et que sinon une chambre est à 690SEK (?)
On lui fait remarquer avec le sourire qu’elle venait de dire 400… Elle réponds que OK, elle nous la fait à 400… Il faut dire aussi que le parking est désert, et qu’on est surement les seuls clients.
A 400SEK, exténués par la journée, on dit OK et on passe au check-in. La nana n’a pas un discours très cohérent, rit toute seule, avec l’atmosphère à la Shining de l’hôtel, on est limite pas rassurés 🙂 Perso je trouve que la réceptionniste est un peu « simple d’esprit » dirons nous, mais c’est Valou qui percutera en premier: la nana est en fait à moitié ivre 🙂 Vu que l’hôtel est vide, les proprios ont du attaquer prématurément l’apéro.
Finalement, on aura une chouette chambre, et c’est le 1er vrai lit et la 1ère vraie douche depuis le départ, particulièrement appréciables!
Notre seule inquiétude durant la nuit sera le prix réel de la chambre le lendemain, une fois que la proprio aura dé-saoulé…
Météo: une très belle journée, limite caniculaire, ce qui est surprenant vu la latitude. Nous ne sommes plus très loin du cercle polaire…
Moral
Le trajet du jour