Nous quittons l’auberge de jeunesse relativement tard, vu que le planning prévoit 219km pour cette journée. C’est la première fois que nous pouvons être aussi affirmatifs, puisque cette fois, l’hébergement pour le soir est réservé. Direction donc le parc National d’Abisko en Suède. C’est censé être assez touristique (haut lieu de la randonnée), il était donc recommandé de réserver en avance. Soit.
La moto chargée devant l’auberge de jeunesse
Vu du cockpit 🙂
Le GPS Tomtom XL pour voiture a été adapté dans un boitier étanche Ram-Mount, et fixé au guidon. J’ai tiré une prive 12V depuis la batterie, elle est fixé aussi sur le guidon. Ca marche très bien, si ce n’est avec le soleil de dos, ou on ne voit pas grand chose avec les reflets dans l’écran en plastique souple.
On garde quand même la carte routière à portée de main dans la sacoche Bagster, pour vérifier que le trajet soit cohérent. Vu que les noms de patelins sont assez compliqués à écrire, et qu’ils se ressemblent, on peut vite se tromper et partir dans la direction opposée…
Le GPS n’est pas vraiment utile dans ces contrées ou il y a une seule route. Et de manière générale, c’est plutôt bien indiqué. Disons qu’il sert à passer le temps et à regarder le chiffre des kilomètres restants qui décroit, ça occupe durant les longues étapes.
La route typique là bas. Une foret, et rien à 50km à la ronde. On participe au génocide de moustiques qui tapissent le carénage, les phares, la bulle et la visière du casque. Ce sera notre vengeance pour les piqûres qu’on a subi
On arrive vers Kiruna, la principale ville du coin. Là encore, c’est une cité minière, pas grand chose à voir, et à faire.
A noter que le Suédois emprunte énormément au Français.
On arrive à Jukkasjärvi, qui outre le fait de vous faire gagner en un seul coup au Scrabble si vous le mettez sur un « Mot Compte Triple », est connu pour accueillir l’Ice Hotel en hiver. Le concept est simple: ils construisent un hôtel entier entièrement en glace!! Ils vont chercher des blocs de glace dans le lac voisin, et montent ça comme ils monteraient des parpaings. Tout le mobilier, même les lits, sont en glace. Vous dormez dans des sacs de couchage chauds (fournis) et sur des peaux de rennes. La température n’est « que » de -5°C à l’intérieur, mais il fait bon: dehors c’est plutôt -30/-40°C
Si vous êtes moins courageux, vous pouvez séjourner dans des gîtes classiques, toute l’année.
Et voilà à quoi ressemble l’hôtel en été:
A rien, puisqu’il a fondu 🙂 Il ne reste que les prises de courant.
Si vous êtes amateurs, voici le site de l’hôtel: http://www.icehotel.com/uk/ICEHOTEL/
C’est pas donné, mais l’expérience doit être inoubliable.
Alors que nous marchons tranquillement sur la zone de l’hôtel, nous sommes littéralement délogés par 2 hélicoptères qui viennent se poser juste à côté de nous. Ils sont là pour embarquer un groupe de pêcheurs, et repartent aussitôt.
En faisant les bagages, j’étais parti sur le principe qu’il ferait bon. Mais plus on monte, plus on se rends compte qu’il ne fait pas chaud. Disons que par moment il fait même franchement froid. Valou n’a pas de problèmes, elle a pris blouson et pantalon « hiver », mais perso, je gèle un peu… J’ai quand même prévu des maillots à manches longues, un polaire, mais les jambes sont au frais. Un petit détour par la boutique de l’hôtel, quelques emplettes, et je repars avec un sous-pantalon en laine Woolpower Made in Sweden bien chaud. Ca change la vie!
Valou lorgnera sur ces semelles en peau de mouton, pour avoir les pieds bien au chaud.
Jukkasjärvi est une jolie petite ville, avec une belle église
Kiruna a moins de charme, c’est une cité minière comme Malmberget.
L’église mérite tout de même le détour
On rencontre aussi des véhicules improbables
Étant déjà proches de la destination, nous nous permettons un détour pour admirer le Kebnekaise, point culminant de la Suède. Qui ne fait « que » 2111 mètres 🙂
Nous ne faisons que quelques kilomètres, la route est en sens unique, et nous revenons sur nos pas vers Kiruna
Au chaud avec nos accessoires tous neufs, on reprends la route, toujours aussi peuplée. On se croirait sur l’autoroute du Sud lors du chassé/croisé en Juillet/Aout, nous ne trouvez pas?
Y a quelqu’un? On s’imagine tomber en panne ici, pas terrible! Le réseau téléphonique ne doit pas passer non plus. Malgré la solitude, on croise tout de même des voitures de temps en temps.
Le long de la route, on voit régulièrement des trains de minerai qui apporte la production des mines du coin aux villes les plus proches.
Arrêt pique nique au bord d’un lac pour se faire des pâtes carbonara lyophilisées, pas terribles…
La route rejoint ensuite un lac gigantesque. Ça ne rends pas trop en photo, mais c’est magnifique, une impression (justifiée!) d’être au bout du monde!
Les panneaux indiquent qu’on est bien loin. Narvik est en Norvège, nous sommes à moins de 100km de la frontière.
Petite pause photo au bord du lac, notez la transparence cristalline de l’eau!
Elle n’est pas chaude par contre…
Après les moustiques, une autre spécialité locale: les mini chenilles, qui se collent sur les vêtements.
On arrive enfin à Abisko, station « touristique ». En fait, comme ailleurs, il n’y a quasiment personne. Les abords de l’auberge de jeunesse sont en travaux, on slalome entre les trous et les grosses pierres.
Légère déception sur cette auberge: nous imaginions un truc animé et vachement bien, c’est en fait un peu vieillot (surtout la cuisine), et on est quasi seuls…
Les lits superposés, bien appréciables quand même.
Quelques courses dans une supérette achèveront de nous déprimer: le choix est extrêmement restreint, difficile de prévoir un truc sympa à manger…
Le trajet du jour