Lever à la fraiche (dans tous les sens du terme), la température est tombée à 11°C. Chose impensable au début du séjour, je rebranche les poignées chauffantes… Polaire, blouson, coupe vent par dessus, on est équipés pour faire ce trip en hiver…
Aujourd’hui, 350km, mais journée très longue, ça n’avance pas! Nous quittons le parc national d’Abisko, et direction plein Ouest. La route est toujours aussi spectaculaire!
Et peuplée…
Après quelques kilomètres, une frontière au milieu de nulle part, sur un plateau caillouteux et désertique: nous voici en Norvège!!
Sur ce plateau exposé aux vents, l’hiver ne doit pas être drôle.
En se retournant, nous voyons le panneau d’entrée en Suède.
Aucun problème de passage en douane, nous n’avons vu personne. Le décor ne change pas radicalement, mais les panneaux et les lignes qui sont maintenant jaunes sur la route nous indiquent qu’on a bien changé de pays.
L’emblème national: le troll
Premier panneau « Danger Élans » Norvégien, au dessin légèrement différent.
Nous redescendons progressivement des montagnes désertiques, et la végétation redevient touffue.
Puis on aperçoit à nouveau la mer, du moins des bras de mer qui s’enfoncent loin dans les terres.
Le temps a du mal à se découvrir, et reste menaçant…
Premier arrêt essence en Norvège, ainsi que pour déjeuner. Nous étions prévenus sur le coût de la vie, mais là c’est la claque: le litre de Sans Plomb 95 est à 1,95€ le litre, et pour 2 hamburgers, boissons, café, nous payerons…l’équivalent de 36€… Il faudra s’y faire. La Suède était un peu plus chère que la France, mais pas énormément. Dès maintenant, nous ferons ce que des voyageurs nous avaient conseillé: arrêter de vouloir convertir les prix.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous n’avons pas quitté l’autoroute, nous sommes toujours sur la E10!
Des autoroutes comme ça, j’en veux tous les jours. Par contre, la moyenne est catastrophique, les limitations sont à 60km/h, ce qui laisse le temps de profiter du paysage. Et tant mieux, car on en prends plein les yeux.
De temps en temps, un camping car nous bouchonne, mais vu qu’il n’y a personne sur les routes, un coup de gaz et c’est un lointain souvenir dans les rétros
Nous respectons toutefois scrupuleusement les limitations, il parait que les amendes en Norvège sont dissuasives… Nous progressions sous les nuages, mais à la sortie d’un tunnel, miracle, c’est un ciel bleu qui nous attends.
Après une succession de tunnels et de ponts impressionnants (ou on voit la richesse du pays pour construire de telles infrastructures), nous arrivons sans nous en rendre compte aux Iles Lofoten. La baffe absolue! C’est magique comme endroit. Il fait maintenant assez bon, on a pu enlever nos 15 couches de fringues.
L’eau est turquoise, et transparente à un point que vous ne pouvez pas imaginer! On se croirait en Corse, la température en moins!
Les montagnes sont vertigineuses, et tombent à pic dans la mer
Chaque parking est un petit endroit de paradis, ou on pourrait s’arrêter et contempler le paysage pendant des jours!
Petite pause au bord de la route, quel meilleur endroit pour célèbrer un kilométrage rond? 🙂
Traversée rapide de Svolvaer, la « capitale » des Lofoten, juste le temps de retirer de l’argent au distributeur. Adieu les Couronnes Suédoises (SEK), nous payons maintenant en Couronnes Norvégiennes (NOK)
Nous avons des centaines de photos de paysages de ce genre, on vous les épargne 🙂
Pour passer d’une île à une autre, c’est soit un tunnel sous la mer (…), soit un pont!
Chaque virage dévoile un décor encore plus beau que le précédent, c’est à ne plus savoir ou regarder
Arrivée à Ramberg, notre lieu de pause ou nous allons rester 3 nuits complètes!
Mission accomplie, la journée a été longue, mais nous nous en sommes mis plein les yeux. Vu que nous restons 3 nuits ici, nous nous sommes fait plaisir en louant une « Rorbru« , nom donné aux cabanes de pêcheurs, qui sont maintenant tout confort, avec pour la première fois depuis le début du trip NOS toilettes et NOTRE douche rien qu’à nous 🙂
Petit salon/séjour, parfait pour planifier le reste du voyage
La cuisine
Et les lits, SUPER confortables.
Plage de sable blanc, mer turquoise… On se croirait sous les tropiques, mais le vent nous rappelle vite que nous sommes 200 kilomètres au dessus du cercle polaire: il fait 7°C sur la plage, et l’eau est à 6°C, et que sous ces lattitudes, c’est l’océan glacial Arctique. Brrrr. Je voulais me baigner, je n’y ai mis que les pieds, qui sont ressortis bleus 🙂 Mais ça réveille, et c’est bon pour la circulation sanguine!
Depuis la fenêtre, on voit ça, on a connu plus moche!
Ramberg est une petite ville, mais qui offre toutes les commodités, y compris un petit supermarché. Nous faisons nos provisions:
Du Kaviar, marque incontournable ici. C’est en fait des oeufs de cabillauds sucrés et parfumés, ça ressemble plus ou moins à du tarama. C’est très bon! Du fromage de type « Brie », et des burgers de poissons. Nous remarquons par hasard que le poulet est totalement inconnu depuis que nous avons passé le Cercle Polaire en Suède. Les Scandinaves semblent manger local, et les pauvres volailles ne survivraient probablement pas à l’hiver.
Puis, un peu plus tard dans la soirée, nous nous dirigeons vers la plage, pour profiter d’un spectacle qu’on ne peut voir qu’ici…
J’ai laissé exprès la date et l’heure de la photo. Et oui, il est 0h00, c’est le soleil de minuit! Il descends progressivement sur l’horizon, puis il remonte, sans se coucher! On ne peut voir ça qu’au Nord du cercle polaire, et évidemment, plus on monte, plus ça dure longtemps. Ici aux Lofoten, c’est jusqu’au 13 Juillet, après, il est trop tard, et il se recouche (évidemment, juste un peu)
Donc il fait jour 24h/24, c’est assez perturbant, car on a pas envie d’aller se coucher, et surtout quand on se lève la nuit, et qu’il fait plein soleil! Le corps proteste en disant « non non, on ne va pas se recoucher » 🙂 Mais paradoxalement, nous ne sommes pas fatigués, la luminosité fait un bien fou au moral.
En revanche, l’hiver doit être moins drôle, puisque l’inverse du soleil du minuit est la « nuit polaire », ou le soleil ne se lève pas du tout…
Pendant 2 jours, c’est relâche, on roulera très très peu, juste pour aller explorer le coin.
Nous avons sympathisé avec Tordis, la propriétaire du camping. Il s’avère que nous avons presque le même nom de famille! Elle a fait quelques recherches, et c’est un équipage Breton qui aurait fait naufrage il y a très longtemps lors d’une campagne de pêche au cabillaud, et qui se serait échoué à côté de Ramberg, et les marins bloqués là seraient restés, et auraient fondé des familles. Avec le temps, la particule du nom a disparu, et voilà comment on retrouve une très très très très lointaine cousine aux Lofoten!
Le site du camping: http://www.ramberg-gjestegard.no/
Météo: 5 étoiles pour le soleil et la luminosité, mais 2 étoiles pour les températures et le vent du large qui nous fige sur place….
Moral
Le trajet du jour
merci pour votre partage
Clara